Comité scientifique :

Ouahmi Ould-Braham, MSH Paris Nord ; Imad Saleh, Ecole doctorale langue et cognition, U. Paris 08 ; Ihadjadène Madjid, U. Paris 08 ; Khaldoun Zreik, laboratoire paragraphe, ICHSL, Paris08 ; Didier Lesaout, France Maghreb, Paris; Salam Diab, U. Paris 08 ; Malika Sabri, U. de Tizi-Ouzou ; Fatsiha Aoumer, U. de Béjaia ; Lakhdar Maougal, Ecole supérieure des sciences de la communication Alger3 ; Moha Ennaji, Maroc ; Abdelhamid Bourayou, U. de Tipaza ; Khaoula Taleb al-Ibrahimi, U. Alger2 ; Mohand Akli Haddadou, U. de Tizi-Ouzou ; Houari Touati, EHESS, Paris ; Kamel Khaldi, U. Alger2 ; Chérif Meribai, U. Alger2; Nacer Djabi, U. Alger3 ; Hassan Remaoun, Crasc Oran ; Ramdane Achab; Abdelaziz Berkai, U. de Béjaia ; Farouk Bouhadiba, U. Oran Essania ; Hakim Hessas, U. Alger2 ; Zina Sibachir, U. Alger2 ; Mohammed Hassoun, ENSSIB Lyon ; Violaine Prince, CNRS ; Mody Issouf, MEN Niger ; Kamel Igoudjil, U. de Washington ; Samy Lüdwig, U. de Haute Alzace France ; Buff Parry, U. d’Atlanta, Canada ; Brahim Atoui, Association de Toponymie ; Ibtissem Chachou, U. de Mostaganem ; Yasmina Cherrad, U. de Constantine ; Dalida Temmime, U. d’Annaba ; André Savage, U. de Sidney. Bouchentouf Zohra, U. Vienne;

Présentation :
Tinmsal n tamazight, qui est maintenant à son numéro 4, reprend ici quelques articles présentés au colloque international organisé par le Cnplet/Men en collaboration avec le laboratoire Paragraphe de l’Université Paris8 et Cergy-Pontoise dans la ville de Ghardaïa. Ce colloque, intitulé « La néologie, les corpus informatisés et les processus d’élaboration des langues de moindre diffusion », tenu du 28 au 30/11/2013, et qui a connu une grande réussite, de par la qualité des participants et des articles présentés, autant que par l’intérêt qu’il a suscité auprès des popupaltions Mozabites locales, qui ont eu l’occasion d’établir des échanges féconds avec les participants et leur faire découvrir leur cutlure et leur langue, a permis de soulever et de traiter ce qui actuellement manque de manière cruciale à la démarche non raisonnée d’élaboration de la langue tamazight en Algérie, confrontée qu’elle est précisément à son entrée difficile dans le domaine formel :

« Confronter une langue à un domaine nouveau implique la création néologique, l’assouplissement de sa structure morphosyntaxique, et, par conséquent, un effort de normalisation/standardisation à dosage réglé par l’intentionnalité d’une fonctionnalité sociétale », énonçait la problématique.

La normalisation de tamazight en Algérie pose poblème dans la mesure, surtout, où aucune instance académique et morale n’est créée à cet effet. Chaque acteur normalise et crée des néologies lexicales et métalinguistiques à sa façon et selon ses besoins. La reprise sans critique des travaux de Mouloud Mammeri- véritable pionnier en la matière, qui a brisé le gros tabou algérien de la non reconnaissance, par les pouvoirs publics de l’époque, de l’amazighité identité et langue - notamment de son tajerrumt n tamazight et son amawal n taqvaylith tatrart, pose aujoud’hui plus de probèmes qu’il n’en résoud : Ils rendent la langue maternelle tamazight incomprésensible pour ses locureurs natifs et rendent vulnérable, par là-même, le dernier retrancheement de sa fonctionnalité. Mais la vision « sanctificatrice » diffusée par certains militants, par ceratines personnalités marquantes de la revendication amazighe, empêche de voir et de corriger la trajectoire.

La reprise sans critique de décisons normalisatrices de l’INALCO, conçues réellement à partir de Paris et imprégnées par l’espace culturel et linguistique de leur naissance, qui ne tiennent aucun compte de l’espace, de la culture et des caractéristiques de la société réceptrice- l’Algérie, comme si elles étaient des décisions de vérité universelle, complique d’avantage le problème. Il faut bien dire que cette institution s’est occupée de cette tâche depuis le temps où les pouvoirs publics algériens étaient affairées plutôt à combattre leur propre amazighité culturelle et linguistique et a, de ce fait, acquis une solide légitimité auprès des militants de cette cause. Ajoutons à cela le fait que la plupart des scientifiques agissant dans le domaine ont été formés dans l’idéologie militante contestataire et dans cette institution universitraire. Aussi, avons-nous consacré dans ce numéro cinq articles à la question de la néologie de tamazight, dont une étude du marché linguistique algérien afin de voir comment et dans quelle mesure la création néologique pléthorique, sans l’existence d’une autorité académique légitime, répond-elle à un besoin réel ou, au contraire ne répond-elle simplement qu’au besoin subjectif des néoplanificateurs linguistes impatients de détenir une métalangue complète, même artificielle et non fonctionnelle. Cette étude est signée par Abderrezak Dourari, directeur du Cnplet. Elle est suivie d’une présentation de Tajerumt n tamazight par Ramdane Achab, qui revient sur ce produit intellectuel phare de Mouloud Mammeri qui aura fait œuvre de pionnier. Ce retour permet au lecteur de retrouver les sources dialectales des néologismes inventés par l’auteur et lui êrmet de comprendre en quoi cette œuvre peut difficilement se substituer à un travail de linguistique moderne sur ce thème. On passe ensuite à une présentation de A. Berkaï, de l’université de Bédjaïa, qui révélera l’existence de termes kabyles anciens tombés hors d’usage et qui pourront servir utilement de néologismes s’ils étaient réactivés.

Rachid Adjaout, de l’Université de Bédjaïa, parle d’un dictionnaire monolingue kabyle-kabyle dont l’analyse partielle nous permet de voir comment un tel dictionnaire peut fonctionner, ses avantages ainsi que les contraintes intellectuelles et métalinguistiques liées à sa fabrication. Pour clore cette partie consacrée directement à la néologie dans tamazight, on abordera le texte de Malika Sabri et de Saliha Ibri qui évaluent, travail critique rare en ce domaine, l’utilité de la présence des néologismes dans les manuels scolaires en usage y compris quand ils ne sont que de simples barbarismes.

La deuxième série d’articles traitent de la création lexicale de manière générale, dans d’autres langues comme le français ou l‘anglais, et dans d’autres domaines comme celui de la littérature (article de Ghariri-Belkheir université de Béchar)… La notion même de langue maternelle est à reconsidérer à la lumière des travaux récents en pédagogie et en sociolinguistique et c’est ce que fait le professeur Bouhadiba Farouk de l’université d’Oran. C’est que la néologie trouble la langue maternelle et met progressivement en place une langue artificielle. La créativité lexicale existe aussi dans le parler algérien quotidien comme nous le montrent les articles de Meryem Sekkal-Babou (université de Saïda) et de Hayet Bagui de Naama, pour précisèment le language des adolescents dans lamesure où les situations sociolingistiques des usages évoluent entre autres en rapport avec les gadgets et la techonologie des TIC.

Pour clore cette deuxième série, les articles de Salam Diab, de l’univeristé Paris8, sur une nouvelle organisation du lexique de la langue arabe et celui de Zina Sibachir (université Alger2) sur la présentation critique de la création néologique du métalangage des sciences du langage en arabe scolaire, dans la praxis traduisante du français vers l’arabe, ouvrent de nouvelles perspectives pour la recherche en matière de néologie et de dictionairique dans le domaine de tamazight en leur offrant la distance critique et la relativisation nécessaire.

La très forte néologisation de l’arabe scolaire, dans le domaine des métalangages scientifiques, pose le problème de la cohérence interne de ces termes au plan de leur génération lexicale, leur efficacité pour évoquer/désigner avec précision les valeurs sémantiques conceptuelles de leur équivalent ( ?) d’origine ainsi que leur intégration véritable acceptée ou non par la communauté linguistique arabisante… autant de questions où les traducteurs s’épuisent à quérir l’équivalent arabe du terme en langue française ou anglaise et, dans beaucoup de cas, aboutir à la non utilisation du terme. Ce qui devrait inciter à appliquer cette réflexion sur tamazight pour en tirer les leçons et les avertissements, comme retour d’écoute par anticipation, du sur-investissement néologique actuel de tamazight.

La dernière série d’articles concerne une introduction méthodologique (Hakim Hessas, U. Alger2 ; Violaine Prince, U. de Montpelier & IRMM-CNRS) au traitement informatisé des corpus linguistiques, à la constitution des bases onto-terminologiques et au réglage pratique de la création terminologique. A Ces questions introductives s’ajouteront des questions épimémologiques et pratiques démonstrative des capicités des générateurs automatique de textes. Samuel Szoniecky, de l’université Paris8, nous démontre le fonctionnement d’un dictionnaire de catégories pour la génération de proverbes. Avant lui, Jean-Pierre Balpe, sommité en la matière, des modèles en génération automatique des textes. Enfin, Mohammed Hassoun, de l’univeristé de Lyon/ ENSSIB, nous emmène en promenande à travers les réseaux sociaux pour une analyse des sentiments dans l’arabish.

Ce colloque fut d’une grande richesse intellectuelle et humaine. La découverte du Mzab, de sa culture, de sa langue, du rite musulman ibadite et de sa chaleur humaine…ont couronné cette rencontre.

  • Sommaire : PDF
  • Normalisation de tamazight et glottopolitique en Algérie : Quelle autorité de normalisation, quel corpus de référence et pour quel marché linguistique ? - Abderrezak Dourari: PDF
  • Une présentation de Tajerrumt n tmaziγt (Grammaire berbère) (1976) de Mouloud Mammeri - Ramdane ACHAB: PDF
  • Un dictionnaire monolingue kabyle/kabyle:Essai d’analyse partielle - Rachid ADJAOUT: PDF
  • L’archaïsme en tamazight (kabyle): analyse et identification - BERKAI Abdelaziz: PDF
  • La néologie dans les manuels de tamazight du moyen et du secondaire: tentative d’aménagement ou de purification? - Malika SABRI et Saliha IBRI: PDF
  • Création lexicale ou besoins d’expression? (Le cas de Malika Mokeddem) - Khaldia BELKHEIR -GHARIRI: PDF
  • The Mother Tongue and Related Issues in Algeria - Farouk BOUHADIBA: PDF
  • Lexical Creativity through the Use of New Denotations - SEKKAL (Babou) Meryem: PDF
  • Adolescent Language and Innovation: A Lexical Perspective - Hayet BAGUI: PDF
  • Pour une autre organisation du lexique de l’arabe - Salam DIAB: PDF
  • L’unité des sciences du langage en arabe entre création terminologique et « déformation » lexicale - Zina SI BACHIR: PDF
  • Traitement instrumenté de corpus - Hakim HESSAS: PDF
  • Modèles en génération automatique de textes - Jean-Pierre BALPE: PDF
  • Dictionnaires de catégories pour la génération automatique de proverbes : vers une économie sémantique de l'interprétation - Samuel SZONIECKY: PDF
  • Les nouveaux défis du TAL. Exploration des médias sociaux pour l’analyse des sentiments : Cas de l’Arabish - Mohamed HASSOUN et Sinda BELHADJ: PDF
  • Constitution semi –automatique de bases onto-terminologiques à partir de corpus numérisés: comment repérer et combler les lacunes dans les arborescences terminologiques des langues à faible diffusion - Violaine PRINCE: PDF
  • Nouvelles approches statistiques pour la classification dynamique des textes et l’analyse des changements et de la créativité linguistique - Jean-Charles Lamirel (cet article n'a pas publié sur papier) : PDF

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